Un défi sauvage et minimaliste : le trail du Golloix, début février, c’est 51 km de sentiers parfois glacés, une barrière horaire impitoyable, et la magie discrète de la chaîne des Puys.
Le trail à l’état brut. Une expérience rustique, sauvage, élémentaire. Le Trail du Golloix, mijoté dans la marmite magique de la section athlétisme de l’AS Romagnat, choisit un sentier singulier : une course de 51 km lancée en 2024 et limitée à 70 dossards (pour s’inscrire, un indice ITRA de 500 est requis). La trace dessine une sorte de S depuis Olloix jusqu’à Romagnat, inscrite dans le cadre de la Romagnatoise. Ce rendez-vous précoce dans la saison (début février) décline cinq courses et un parcours de marche nordique (voir pratique) dans le secteur vallonné au sud de Clermont-Ferrand. Nous sommes dans le département du Puy-de-Dôme.
L’organisation voulait innover (et poursuivra dans ce sillon) en proposant une course intimiste avec ce 51 km. Le résultat est une immersion unique et, pour chaque participant.e, le bonheur de vivre une expérience différente, à part. À rebours des courses boursouflées, des départs à bâtons serrés. Le parcours est roulant, naviguant entre 400 et 1 000 m d’altitude. Certaines pentes sont toutefois bien assaisonnées. Trois ravitaillements sont proposés (kilomètres 15, 35 et 45).

Un bus et le givre
Le dimanche 2 février, alors que la nuit s’étirait encore, nous avons pris l’unique bus depuis Romagnat, direction Olloix. Une petite salle de la mairie pour patienter avant un départ donné depuis une butte en surplomb du village. Le givre couvrait l’herbe, faisait luire le bitume et avait nappé de blanc l’horizon. Le ciel, lentement irisé, était parsemé de rares nuages, quelques moutons égarés.
Nous étions venus courir cette première course de l’année avec Julie, en train depuis Paris. Début février, la charge d’entraînement est encore en construction : nous avons décidé de partir lentement et de tenter de passer sous les barrières horaires. Le départ est donné quand les cloches de l’église du village sonnent 8 h.
Nous accrochons l’arrière du petit peloton, bien vite étiré. En réalité, courir 50 km à 70, c’est la certitude de voyager seul ou rarement accompagné. Nous sommes restés ensemble, Julie et moi, de bout en bout.
Un sentier le long d’une rivière
Les premiers kilomètres s’aventurent dans les gorges de la Monne, un sentier qui longe cette petite rivière. Un single parfois barré par un arbre couché, une flaque de boue, un virage serré. C’est très beau. Après une dizaine de kilomètres, on s’élève par un chemin raide pour se hisser sur un plateau qui offre un panorama magnifique sur la chaîne des Puys, ces volcans endormis tous coiffés de neige à cette époque de l’année.
Sentier courant, nous rattrapons quelques coureurs, notamment sur une portion inédite à la fin du premier tiers de la course : un aller-retour au sommet du mont Redon, 871 m d’altitude, où survivent les ruines d’un château. On traverse des pâturages, de petites forêts, des villages comme Nadaillat, puis plus loin, le château de la Bâtisse avant de débouler au Crest, village qui annonce la remontée vers le plateau de Gergovie, dernière difficulté de la course.


Un vrai pont-levis
Le Trail du Golloix pimente l’enjeu sportif avec une barrière horaire au kilomètre 44, juste après un aller-retour dans une forêt au fort dénivelé. Il faut franchir la barrière horaire avant 5 h 45 de course, sinon c’est retour en bus à Romagnat. C’est cruel, mais c’est la règle : c’est un trail, pas une randonnée. Un vrai pont-levis. Julie coince un peu dans la dernière montée et rumine : “C’est trop dur, c’est trop long, pars sans moi..” Elle changera d’avis une fois la course terminée. Nous passons cette barrière horaire à la minute près, mes calculs s’étant avérés un peu optimistes. Un concurrent, arrivé quelques instants après nous, doit rendre son dossard.
La fin de la course est plus douce, comme la longue descente vers Romagnat, où nous arrivons après 6 h 51 d’un effort partagé et vraiment chouette. Le plus rapide a couru 4h10. Une quinzaine de traileurs n’a pas terminé. Le repas d’après-course – une truffade locale – est délicieux, comme l’accueil des bénévoles, sur chaque ravitaillement, et à l’arrivée. Ce trail est à cocher. Il faut surveiller le moment des inscriptions, les places s’envolent en quelques minutes !

Pratique
Y Aller : Romagnat se situe à quelques kilomètres au sud de Clermont-Ferrand. La préfecture du Puy-de-Dôme est accessible par train, l’option la plus écoresponsable.
Se loger : un grand choix d’hôtels et chambres à Clermont Ferrand, à environ 15 minutes en voiture de Romagnat.
Participer :
Site de la course : https://asromagnat-athletisme.fr/
En 2026 : 6 distances du 8 km (nouveauté 2026) au 51 km, le dimanche 1er février
Ouverture des inscriptions le 31 octobre 2025 à 20h
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