Ecotrail Paris 45km, un premier trail pour un marathonien ?

Lundi matin, J+2, message WhatsApp : 
– Tu ferais pas le CR de course de l’Ecotrail ? 
– Je peux essayer…

Difficile de répondre autre chose à Florence, qui n’a pas pu boucler les 45 km ce samedi à cause d’une blessure… même si je n’ai aucune idée de ce que je vais écrire. Les compte-rendus de course, je ne les lis jamais, ou presque. Alors qui pourrait bien avoir envie de lire le mien, et pourquoi ?

Après un rapide sondage auprès d’un panel représentatif (moi-même et la personne qui déjeune en face de moi), je suppose que toi, lecteur, es probablement un coureur qui n’a pas encore couru cette distance et hésite encore. Quelqu’un qui veut être rassuré et motivé pour prendre le départ lors d’une prochaine édition du 45km… peut-être même un coureur sur route, habitué du 10, semi ou marathon et qui veut se tester sur un nouveau terrain. Alors voici quelques informations que j’aurais bien aimé connaître, moi, à ta place 🙂

Une course responsable : un grand oui !

Avant de commencer, c’est bien de savoir que l’Ecotrail est engagé dans une démarche écologique, qui s’illustre chaque année par de nouvelles initiatives. Si tu sors d’une expérience semi-marathon, cela va te changer !

Avant la course, un run « plogging* » est organisé avec les partenaires, journalistes et organisateurs pour sensibiliser sur le sujet des déchets. Après la course, l’organisation assure de la même manière le nettoyage de tous les parcours par ses bénévoles, même si la mise à disposition gratuite d’un « contenant à déchet » pour chaque participant (qui fait aussi partie du matériel obligatoire) incite à être encore plus vigilant et ne rien laisser tomber lors de son passage (RIEN à voir avec les rues de la capitale pendant un semi ou un marathon, jonchées de gels et bouteilles qui ont raté leur poubelle-cible,).

Les produits des ravitaillements** sont sourcés auprès d’entreprises bio et/ou locales,  l’eau plate est celle du réseau potable, l’eau gazeuse est fabriquée avec des machines Sodastream et la bière offerte à chaque finisher… est elle-aussi bio, artisanale et brassée en Île-de-France. Le tee-shirt finisher a été aboli, et remplacé cette année par un poster réalisé par Des bosses et des bulles, illustrateur humoristique bien connu dans le monde du trail.

*= une sortie running où tu ramasses les déchets sur ton trajet.
**le détail pour t’ouvrir l’appétit ici : https://www.ecotrailparis.com/fr/nos-ravitaillements

L’accès au départ : tout compris pour les Parisiens

Un billet de train pour accéder au départ est prévu dans le prix du dossard (il suffit de cocher la bonne case lors de l’inscription…) : au départ de la station Tour Eiffel – Champ de Mars, plusieurs trains (toutes les 30 minutes) t’emmèneront en gare de Saint Cyr, puis une navette est prévue pour aller jusqu’à la zone de départ. Les horaires sont laaaarges, donc ne prévois pas nécessairement de monter dans le premier train (7h12 de Tour Eiffel), qui t’obligera à attendre 2 bonnes heures avant le départ de la première vague (10h15 cette année). Mon conseil pour éviter de se lever trop tôt : prendre un petit-déjeuner (digeste, hein, pas des croissants…) dans le train, tu auras amplement le temps de le digérer avant la course. La zone départ est bien pensée, avec des boissons chaudes (thé, café), de l’eau (pas besoin de remplir tes flasques ou ta poche à la maison) et des toilettes sèches (certes peu nombreuses, compter 20’ d’attente comme toujours).

Le parcours : roulant et facile

L’Ecotrail Paris 45km propose un parcours roulant, peu technique, à 85% sur des sentiers « nature ». Côté chiffres, il affiche un total réel de 46,5 km (c’est important de le savoir…) décomposé en 38 km avec 900m de D+, puis 8,5 km de plat (la fin du parcours dans Paris). Si tu as l’occasion de courir dans le Parc de Saint-Cloud ou dans les bois/forêts proches de Paris, tu ne seras pas dépaysé. Sinon, je te conseille au minimum d’aller faire quelques sessions d’entraînement dans la côte du « Fer à Cheval » (tous les traileurs franciliens la connaissent), cela aura son utilité.
Le départ est donné dans les Jardins du Château de Versailles, dans lequel on parcourt les 5 premiers kilomètres avant d’entamer une grosse partie en forêts, avec de rares traversées de villes. Au 32^e km, on entre finalement dans le bois de Saint-Cloud où est installé le dernier ravitaillement. À partir du 38^e kilomètre, le changement de décor est net : c’est la ville, bord de Seine certes mais du plat, du bitume, et la tour Eiffel qui met du temps à apparaître… Le final est assez insolite, avec de nombreux badauds qui ne comprennent pas du tout ce qui se passe, et l’arche d’arrivée au milieu de la foule, entre Trocadéro et Tour Eiffel.

Quel matériel ?

Le parcours peut quasiment être envisagé avec des chaussures de route si la météo est bonne et qu’il n’a pas plu les jours précédents. Un minimum d’accroche sous la semelle est quand même préférable pour les quelques montées/descente, donc disons une chaussure de trail légère, avec adhérence normale.

Le matériel obligatoire comprend une réserve d’eau (1l), un gobelet pour les ravitaillements, une couverture de survie, un contenant à déchets et le téléphone mobile (pour prévenir les secours et être joint si nécessaire). À noter, des contrôles aléatoires sont faits pendant la course et des pénalités de temps sont prévues (par exemple, 2 minutes pour l’absence de couverture de survie), voire une disqualification en cas d’absence totale de matériel.

L’idéal est donc de partir avec une tenue légère, un coupe-vent pour l’attente du départ, et un petit sac (trail ou running) pour ranger l’ensemble du matériel.

L’alimentation pendant la course

Deux ravitaillements sont prévus, au 25^e puis au 36^e km. Le premier arrivant relativement tard dans la course, il est important de prendre le départ avec une réserve suffisante en eau (1,5 litres s’il fait beau), et de quoi s’alimenter pendant la première moitié de course (au minimum 2 barres et une compote par exemple). J’ai vu des coureurs se faire surprendre cette année car ils étaient partis à vide et pensaient se ravitailler régulièrement pendant la course, comme sur un semi-marathon…

Le petit plus : ostéos et podologues à l’arrivée

Passée la ligne d’arrivée, un service +++ est proposé à tous les coureurs (mais peu connu) : des podologues et étudiants en ostéopathie (accompagnés de médecins plus qualifiés pour les bobos plus sérieux) offrent leurs services, jusqu’à 2h du matin pour les derniers coureurs du 80km ! C’est assez génial de se faire masser les muscles douleureux, par des mains expertes, avant de rentrer chez soi.

Au final, l’édition 2022 s’est déroulée dans des conditions par-faites (terrain, météo) mais ce n’est pas toujours le cas, il faut être prêt à adapter son matériel si les conditions changent, comme en mars 2018 où les coureurs ont évolué dans la boue, sous une pluie torrentielle et même la neige. J’y étais, je m’en souviens, et j’ai rarement eu aussi froid, même en haute montagne !