Le 14 juin 2025 avait lieu la douzième édition de l’UTPMA (Ultra Trail du Puy Mary Aurillac). Cet évènement trail au cœur du département du Cantal rassemble 2 500 coureurs autour de six formats de course, de la randonnée (20 km) à l’ultra (112 km – 4800 D+). Spoiler : cette année, il a fait chaud. Récit d’un samedi matin sur les sentiers d’Auvergne.
Après la Romagnatoise, l’Ecotrail de Paris, les trails des Celtes et du pays de l’Ourq, je continue ma série de courses rapides et courtes en m’alignant sur le Trail de la Jordanne, un 28 km et 750 D+. Arrivée la veille à Aurillac, j’ai pu récupérer mon dossard sur le village installé en centre-ville. Frédéric a quant à lui rejoint l’équipe EDLM (Ensemble déplaçons les montagnes), qui va porter Mano Mioulet et sa joëlette sur le parcours du grand Trail du Lioran (50 km). La température, à la tombée de la nuit, laisse présager quelle sera la plus grosse difficulté du lendemain : la gestion de la chaleur.
Départ à Velzic
La navette au départ d’Aurillac dépose les coureurs à Velzic, où nous attendent café, thé et petits gâteaux pour patienter jusqu’au départ. À 8h, il fait déjà très doux et l’ambiance est excellente. Je discute avec quelques coureurs, tous locaux. Audrey m’explique que même si elle ne court que son 2e trail avec dossard, elle a l’habitude de ces sentiers. Mon voisin de bus est plus fébrile : c’est sa toute première course. Il est d’ailleurs venu repérer le parcours et me le décrit précisément, ce qui est bien pratique. D’après lui, la fin sera la plus éprouvante, car elle est très exposée.
9h, le coup d’envoi est donné pour les relayeurs. Ils passeront leur puce GPS à leur binôme au 18e kilomètre, à Saint Simon. Cinq minutes plus tard, c’est à notre tour – les « solos » – de nous élancer. Pour UNE fois (merci les Cantaliens), je n’assiste pas à un sprint inutile pendant le premier kilomètre de course. La décontraction ambiante est palpable. Grâce à des sentiers majoritairement larges, qui permettent de doubler sans se fatiguer, cette fluidité va se confirmer toute la course.
Dans l’ensemble… on court
Le tracé, même s’il affiche presque 800 m de dénivelé positif, est majoritairement roulant. Les deux plus grosses montées plafonnent à 200m de D+, et dans l’ensemble, on court. Mis à part 3-4 moments où la pente impose un rythme différent, les sensations pour ma part étaient proches de celle d’un semi, voire d’un marathon. À la fois en raison de la durée d’effort (3 heures), du temps passé à courir et de l’inutilité des pauses. Hormis pour recharger une flasque au 23e km, je n’ai eu aucune raison de m’arrêter aux ravitaillements, et ça c’est assez nouveau.
Côté température, nous avons la chance d’évoluer sur des zones ombragées pendant la majeure partie de la course. Pas de Jordanne à l’horizon (la rivière qui donne son nom à la course), mais nous traversons des forêts, denses et synonymes de fraîcheur. Il n’y a aucune difficulté technique, les descentes notamment sont en pente douce et sans obstacle (racines, pierres).
Fin de course chaude mais en descente
Sur les 28 km, trois ravitaillements sont prévus ( 6e, 18e et 23e km), dont un complet (solide + liquide). C’est une bonne répartition, d’autant que la chaleur se fait plus ressentir sur le dernier tiers du parcours. Après Saint Simon (18e km), une légère montée nous mène à un plateau dégagé. Il n’y a plus d’ombre, mais heureusement, le vent prend le relais et apporte un peu de fraîcheur. Les 4 derniers kilomètres sont peut-être les plus difficiles : il est presque midi, nous redescendons en altitude et le mercure grimpe. Malgré tout, ce final majoritairement en descente permet de maintenir un bon rythme. On rejoint alors les rues d’Aurillac où la course serpente un petit kilomètre parmi les terrasses et les nombreux spectateurs.
Enfin, je franchis l’arche après 3h10 d’efforts, sous les acclamations … destinées au vainqueur de l’ultra trail, Cyril Portefaix, qui arrive au même moment. C’est historique, il est le premier Cantalien à s’imposer sur ce long parcours ! Le ravitaillement d’arrivée, tout comme celui de Saint Simon, est irréprochable : boissons bien fraîches, fruits frais et coupés au fur et à mesure, produits locaux… Je m’installe à l’ombre et savoure le moment.
ON AIME
- Les femmes participant à l’ultra trail (71 sur 700 coureurs) ont été invitées par l’organisation de l’UTPMA à se positionner à l’avant du SAS pour partir devant les hommes.
- Les produits locaux des ravitaillements, en particulier… le Cantal évidemment.
- Prenant en compte les informations météo, l’organisation a ajouté pas moins de 6 points d’eau entre les ravitaillements déjà prévus. Sans compter les nombreux habitants locaux qui proposaient aux coureurs de les rafraîchir avec leur tuyau d’arrosage.
PRATIQUE
S’inscrire : Surveillez le site ou la page Facebook de l’évènement pour ne pas rater l’ouverture des inscriptions ! En décembre 2024, la plupart des courses ont affiché complet en moins de 24h (inscriptions le 8/12).
Matériel : Pas de bâtons mais réserve d’eau de 1 litre indispensable par temps chaud.
Venir : Train Intercités Paris – Clermont Ferrand environ 3h20 puis TER Clermont Ferrand – Aurillac 2h30
Se loger : Grand Hôtel St Pierre à Aurillac, à 15 min à pied de la gare et 5 min à pied du village, chambre double à partir de 84 €. Pas dingue, l’établissement fait le job et est très bien placé
Manger : Brasserie l’Aurillac (le restaurant de l’hôtel sus-cité) pour des plats locaux, notamment une très bonne viande ou Chez Nono by Fleur de Sel, à 2 minutes à pied de l’hôtel. Une brasserie d’inspiration italienne avec de très bons plats de pâtes.
Précision : Il a fait très chaud toute la journée du samedi cette année (2025) mais les conditions météo instables (risque d’orage violent) ont décidé les organisateurs à neutraliser les courses dans la soirée. Certains coureurs de l’ultra ont été arrêtés et la course nocturne (l’Insomn’Illac) annulée.
