À 32 ans, le talentueux Jim Walsmley affiche un palmarès semblable à nul autre. Spécialiste de l’ultratrail, il a déjà remporté la JFK 50 Mile, le Tarawera Ultramarathon et la Western States 100. En parallèle, il performe sur route, comme au semi-marathon de l’Arizona (7e en 1h02) ou sur des épreuves plus longues (50 à 100 km). Il détient actuellement le record du 50 miles sur route (80,4 km) en 4h50min7s.
Sous contrat professionnel avec Hoka One One depuis 2016, il a encore de gros objectifs devant lui, notamment l’UTMB et le Grand Raid, des courses sur lesquelles il est déjà parti fort mais a connu des passages à vide qui lui ont coûté la victoire. Il a décidé de s’installer au coeur des Alpes pour parfaire sa préparation UTMB. Rencontré à Madère, au lendemain de sa victoire sur le 115 km du MIUT, il se confie sur son étonnante capacité à passer de la route au trail.
Qu’avez-vous pensé du parcours du MIUT 115 ?
Cette course marque le début de la préparation axée « long terme » et technique. Je pense que dans le passé, ma préparation était un peu trop variée. J’arrivais à l’UTMB et à la Réunion en manquant d’entraînement technique, car j’avais fait trop de courses sur routes ou de courses rapides. Cet été, je mets vraiment l’emphase sur des parcours comme celui de Madère : vallonné, technique, avec des portions de nuit. En plus, c’est stimulant, la difficulté crée aussi le fun. On a beau évoluer plus lentement, la course passe plus vite car c’est moins monotone.
« Dans le passé, j’arrivais à l’UTMB en manquant d’entraînement technique (…) Cet été, je mets l’emphase sur des parcours comme celui de Madère. »
Vous préférez courir sur route ou sentier ? Comment réussissez-vous à passer de l’un à l’autre ?
Je crois que je préfère courir sur les sentiers. Mais avec mon passé d’athlète sur piste (Jim a pratiqué la course à pied au lycée : cross-country, course de fond…), je reviens assez naturellement vers la route et retrouve vite mes repères de vitesse. Je me sens à l’aise avec le fait de passer de l’un à l’autre, même si les préparations pour un trail ou une épreuve sur route ne sont évidemment pas les mêmes. Quand je prépare une compétition, j’essaie de mettre en place des transitions douces : par exemple, si j’ai un marathon au milieu de ma saison trail, je cale des trails plus roulants avant et après ce marathon.
« Je me sens à l’aise avec le fait de passer de la route au trail et inversement »
La route est-elle un avantage dans une préparation trail ?
En Arizona, nous avons eu de la neige ces 4 derniers hivers. Pas assez pour skier mais suffisamment pour que les chemins de trail ne soient plus praticables. Dans ce contexte, la route était le meilleur moyen de s’entraîner, j’en ai donc fait beaucoup. En revanche, lorsque je serai installé dans les Alpes (Jim emménage dans le Beaufortain cet été), il faudra que je m’adapte et je pense que le ski sera un nouveau challenge dans ma préparation. Du ski de randonnée, en faisant attention dans les descentes, et certainement aussi du ski de fond.
« En hiver en Arizona, la route était le meilleur moyen de s’entraîner »
Quel est le meilleur combo : ski + trail ou route + trail ?
Lorsque vous participez à des épreuves comme le MIUT 115, avec des degrés de pente importants, je pense que le fait d’avoir fait du ski est un avantage, cela renforce les quadris et les genoux, l’impact est assez similaire. En revanche, pour des montagnes plus douces et roulantes, je recommanderais plutôt l’entraînement sur route, ou du ski de fond en hiver.
Comment abordez-vous la saison à venir, comment vous projetez-vous sur l’UTMB ?
Assurément, l’UTMB est une course avec beaucoup de portions roulantes qui me correspondent. Mais la course est longue, les conditions changent très vite et c’est toujours si difficile de savoir quand courir, quand marcher, quand accélérer ou temporiser… je suis toujours en train d’apprendre de cette course et dois gagner en expérience.
C’est vraiment difficile de savoir quand courir et quand marcher sur l’UTMB ! »
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