Malgré l’orage de la veille, la plus longue (et la plus belle ?) épreuve du festival des Templiers a pu se tenir avec des conditions plutôt favorables. Moins de deux mois après le rendez-vous raté de l’UTMB, le site préservé des Causses et l’accueil chaleureux de cette région m’ont reconnectée au plaisir du trail.
Retour sur l’UTMB
Sept semaines plus tôt, j’étais bien au départ de la course qu’il faut cocher. Rien à redire côté préparation physique, j’avais tout fait, de l’hiver ultra actif skis aux pieds au printemps rythmé de courses et sans blessure. Mais les deux mois d’été ne se sont pas passés comme prévu.
Des bouleversements personnels survenus en juillet et août ont eu des résonances physiques et mentales importantes. Pour résumer : un sommeil quasi inexistant, une alimentation déréglée, et une hyperactivité permanente. Prendre le départ, dans cet état, était une erreur, même si à l’époque je le voyais comme une échappatoire. Le manque de sommeil a fini par me rattraper à l’aube de la première journée. J’ai cru pouvoir lutter, mais c’est moins le corps qui a lâché que ma motivation.
Pour finir un ultra, il faut avoir l’envie, et ce n’était absolument pas le cas. L’idée de franchir la ligne, dans le contexte que je vivais, ne me procurais aucune émotion positive. Lorsque les médecins de course m’ont mise en garde à La Fouly sur les risques d’accident liés à l’endormissement pendant la nuit, j’ai choisi d’arrêter. Je ne regrette pas cette décision, mais un échec en trail est toujours un poids, jusqu’à ce qu’on le transforme en autre chose. Dans mon cas, ça a été d’arriver en forme au départ de l’Endurance Trail à l’automne !
L’Endurance Trail, un tracé qui donne envie
Cette année, la 30e édition du festival s’accompagne de l’arrivée d’un nouveau sponsor de poids : Hoka One One. On sent la professionnalisation de l’organisation, au détriment d’un côté plus artisanal que certains pourraient regretter. Le Festival des Templiers, c’est une institution avec pas moins de 12 courses (+ 2 formats dédiés aux enfants), de 8 à 100 kilomètres.
Même si l’épreuve reine est le Grand Trail des Templiers (80 km), le format ultra de l’Endurance Trail est réputé pour la beauté de son tracé, qui permet de profiter de la variété des causses, ces grands plateaux calcaires entaillés de vallées. Au programme, 3 causses – Noir, Méjean et Larzac-, autant de vallées et de nombreux petits villages médiévaux.
Causses et vallées en alternance
Avec un départ à 4h du matin, la bonne nouvelle c’est qu’il n’y aura pas de vraie nuit passée dehors ! Les premières lueurs du jour apparaissent dans la traversée du Causse Noir. Pas le moindre ralentissement, les 1400 coureurs sont parfaitement étalés dans les premiers kilomètres. Autre particularité : sur 100 km, on ne compte que 5 ravitaillements, ce qui accentue la sensation de liberté, dans une nature préservée.
À partir du 15e kilomètre, on évolue dans le site des gorges du Tarn, jusqu’au Rozier, un village plein de charme où est installé le 1er ravitaillement. On s’engage ensuite sur le Causse Méjean avant de redescendre jusqu’à la route qui suit la vallée de la Jonte. Ce passage, bitumé sur quelques kilomètres, n’est pas le plus agréable mais il nous permet de repasser rapidement par Le Rozier
Cette fois-ci, nous nous engageons sur l’autre côté de la vallée et remontons ensuite sur le causse, pour une longue portion en hauteur. Malgré les 45 km dans les jambes, il vaut mieux s’efforcer de courir, le terrain le permet et cela évitera de passer trop de temps dans la nuit en fin de course.
Le meilleur roquefort du monde
Au 57e km, le ravitaillement de Saint André de Vézines est bienvenu pour se réchauffer. La fatigue, combinée à la légère pluie qui s’installe, commence à se faire sentir. Et rien de mieux qu’un buffet de course rempli de produits locaux… On est au paradis des bons mangeurs : tartines de roquefort et pain d’épices, fromages, saucissons artisanaux complètent les aliments habituels. Je me ré-ga-le et dévore avec un appétit rarement vécu en trail. La présence de ma petite sœur, qui vit dans la région et est venue m’encourager, me remplit d’énergie et je repars gonflée à bloc.
La suite du parcours a un peu plus gardé les traces des pluies passées, mais malgré la boue et le ciel couvert, nous apprécions la beauté des sites traversés. Là encore, on court beaucoup et heureusement, les kilomètres défilent vite.
On s’accroche pour la fin
La nuit tombe lorsque nous rejoignons Massebiau, où démarre la dernière montée, mais pas des moindres ! Elle a des allures de KV avec sa pente raide… et mes quadris usés. Je rattrape quelques coureurs en plein craquage, qui n’ont plus l’énergie ni la patience pour la partie technique d’avant la descente finale. Mais il faut s’accrocher, car l’arrivée est tout près.
Bilan : 17 heures 30 et des brouettes, soit un dîner d’arrivée vers 22h composé d’aligot, de saucisse et évidemment, de roquefort. Qu’est-ce qu’on mange bien ici, et que les bénévoles sont sympathiques !
Infos pratiques
Matériel : Le profil général de la course est roulant. Il nécessite donc des chaussures dans lesquelles on est à l’aise pour courir, et peut sans problème s’envisager sans les bâtons (ils ne m’ont manqué que lors de la dernière montée). Les montées et descentes sont nombreuses mais vraiment accessibles (la plus dure étant la dernière) et surtout, courtes. En effet, l’amplitude moyenne pour monter ou descendre d’un plateau est de 400-450 m.
Pour bien se préparer, le plan de course (personnalisable) est disponible ici. J’avais initialement misé sur 19h de course, on a réussi à être bien plus rapides (17h38) et c’est tant mieux 😉 Mais attention à la fin, où se situe la portion la plus technique…
Transport : Pour se rendre à Millau au départ de Paris, si le train pour Montpellier est complet (ou trop cher), une solution alternative est celle de voyager en train jusqu’à Clermont-Ferrand, puis de louer une voiture jusqu’à Millau (environ 2h de route, le même temps de trajet que Montpellier-Millau).
Hébergement : Les Chalets de Millau, résidence de chalets de 4 à 5 personnes sur les berges du Tarn face au viaduc. Équipés avec cuisine, douche, TV, etc. À partir de 85€ le chalet de 4 personnes.
Prochaine édition de la course : du 16 au 19 octobre 2025