18 kilomètres et 1300 mètres de dénivelé positif. Le format “petite hard” de la Montagn’hard porte bien son nom : ce n’est pas parce que la distance est courte qu’on peut s’attendre à une promenade de santé. Avec moins de 400 coureurs et coureuses au départ, je trouve l’ambiance ce samedi 5 juillet hyper agréable. Pas de grosse foule, par d’énorme barnum. Voilà une course locale pour les amoureux de la vallée. Grand ciel bleu et soleil déjà bien présent à 9 heures pour le départ, je sais d’avance qu’il va vite faire chaud sur cette Mini’Hard. Nous nous élançons depuis le cœur de Saint-Gervais-les-Bains pour 1300 m de grimpette non stop ou presque.
Les débuts sont relativement doux, le faux plat que ceux qui ont fait l’UTMB connaissent bien, le long du torrent. On prend la direction des Contamines mais ça bifurque assez vite vers le mont Joly. Et là, le ton est donné : ça grimpe sec, sans répit ou presque. Quelques petits replats pour souffler, une courte descente trompeuse… puis ça repart. J’ai bien fait de prendre les bâtons. Et je ne suis pas seule. Mes mollets piquent, le souffle se raccourcit, mais le paysage compense largement l’effort. En levant les yeux, s’offre à moi un décor de carte postale : le Mont-Blanc qui trône fièrement à l’horizon, les alpages verdoyants avec ses troupeaux de vaches, et cette impression toujours grisante d’être toute petite dans ces paysages majestueux.

Une arrivée aux petits oignons
L’arrivée se fait à Saint-Nicolas-de-Véroce après une courte, mais intense, descente. C’est du droit dans la pente comme on aime ! Parfait pour casser de la fibre et débouler, sous le cagnard du midi, dans le très mignon petit village de montagne avec ses chapelles baroques. Des navettes permettent ensuite de redescendre sur Saint-Gervais-les-Bains (un parking gratuit est proposé, mais il est à 1 km de l’arrivée).

Mais avant cela, on est choyé : ravitaillement fourni, bière bien fraîche offerte, repas post course en option et même douches et sanitaire à disposition. Parfait pour se faire une petite toilette et repartir presque comme neuf une fois l’arche franchie. Le sac de délestage assure de pouvoir glisser des vêtements propres, du savon et une serviette pour en profiter une fois la médaille (en bois) autour du cou. Les organisateurs ont pensé à tout. Y compris au stand de tartiflette. Il faut savoir récupérer avec sérieux.

Montagn’hard : une organisation au top
Sur la Montagn’hard, le retrait des dossards est ultra fluide la veille, ou même le matin de la course pour ceux arrivés la veille un peu tard. Côté ravitaillement en course aussi, on est à la fête : ils sont bien garnis de produits locaux (fromages, jambon mais aussi chocolat, fruits, bonbons, chips, saucisson, cacahuètes, pain d’épices…) et les bénévoles sont adorables, souriants, encourageants. On se sent attendu, soutenu, bien orienté.

Mais j’ai quand même été un peu choquée de découvrir que l’eau plate du ravitaillement à mi parcours était stockée en petites bouteilles de 25 cl… Pour l’environnement, on a vu mieux. Je ne sais pas si c’est volontaire ou un problème logistique mais ça faisait beaucoup de plastique à usage unique utilisé… Là dessus, peut mieux faire. On aimerait des alternatives plus durables pour ce genre d’événement nature.
Un parcours partagé… parfois un peu trop
Autre petit bémol, au-delà de la difficulté physique assumée : la cohabitation sur certaines portions du parcours. Au même moment que la Mini’Hard, se déroulait une course de VTT et certaines portions de sentiers 4×4 étaient partagées. Sans compter d’autres vététistes en mode rando qui avaient décidé eux aussi de profiter des chemins de la course. Cela est venu ajouter une dose de vigilance dans les passages étroits… Et deux tracteurs croisés de très près nous ont rappelé que les sentiers de montagne sont aussi des chemins de travail.

Une course à refaire ?
Sans hésiter ! Pour le plaisir de se dépasser, pour l’ambiance, pour l’accueil. Mais les courses aux distances supérieures me font de l’œil. Cette année, le 18 kilomètres était suffisant, une semaine avant de partir faire une nouvelle fois la reco de la TDS. Mais la 50 km et ses 3 900 mètres de D+, voire la 70 km et 5 600 de D+, sont aussi de beaux morceaux. Et bien placés sur une prépa en vue d’un ultra. En revanche, le 100 km et ses 7 200 m de D+ de la Montagn’hard sont un gros morceau qui nécessite une préparation ad hoc. Et du mental : au 80e km, les coureurs passent quasiment à Saint-Nicolas-de-Véroce (lieu de départ et d’arrivée) mais ont encore 20 km à faire. Un vrai supplice pour le mental.
Mais, il faut bien l’admettre, cette Mini’Hard, en 18 kilomètres, permet déjà de vivre une vraie aventure. Courte, intense, magnifique. À condition de venir préparé : ici, même la “mini” est “hard”.
