Le premier week-end de juillet, Val d’Isère accueille le Odlo High Trail Vanoise, un évènement de 3 jours assez complet pour satisfaire tous les profils de sportifs : de la rando/marche (Odyssea) au trail de 72 km, en passant par 2 distances intermédiaires, un KV et même une course enfant. À une semaine du Lavaredo, j’ai opté pour un dossard sur le 20km. Verdict, ça pique aussi quand c’est court !
Des trails dans la neige
On accède facilement à la station de Val d’Isère, à une demi-heure de route de la gare de Bourg-St-Maurice. En juillet et particulièrement quand il fait chaud, on apprécie tout de suite la fraîcheur liée à son altitude : 1850m. Cette édition 2024 dénote un peu car des fortes précipitations en hiver et au printemps ont laissé d’inhabituelles zones enneigées. Conséquence : les formats 42K et 72K du High Trail Vanoise vont être raccourcis de la portion Aiguille Pers, une congère menaçant de s’effondrer. Sur ces deux courses, un ratio de 30% sur neige est annoncé. Et dans le matériel obligatoire, les crampons sont indispensables.
Le format 20K – 1000mD+, sur lequel je suis engagée, est tracé à une altitude moins enneigée puisque nous allons évoluer de 1850 à 2550m d’altitude. Le ciel est couvert ce dimanche matin, mais quelques instants avant le coup d’envoi prévu à 8h30, la pluie s’arrête… J’ai juste le temps d’enlever une couche et on s’élance en direction de la vallée du Manchet.
Montée à fond
Les quatre premiers kilomètres sont roulants (150m de D+ tout de même) et incitent à prendre un rythme élevé. J’ai beau avoir ENFIN fait l’effort de m’échauffer avant d’entrer dans le SAS, je sens le cardio monter haut. Enfin la vraie montée apparaît, d’abord douce puis très vite pentue.
Les paysages sont sublimes, on aperçoit des troupeaux de moutons (sans être inquiétés par les patous). Le soleil réchauffe et apporte plus de contrastes à cette montagne encore si verte. Malgré tout, l’effort est intense et peu de mots sont échangés entre coureurs… sur un 20 km, ça va vite et ça parle peu.
Au bout de 4km et 600 de D+, de belles étendues fleuries nous accueillent et on accède au point culminant, le lac de l’Ouillette. Juché au sommet de Solaise, le spot est idéal pour pique-niquer, randonner et… pêcher la truite. Un ravitaillement est prévu, mais peu de coureurs s’y attardent, le sprint doit continuer !
Descente à bloc
La descente se fait par la combe du Laisinant puis la forêt du Fornet. En single, elle reste plutôt agréable avec une technicité moyenne qui permet de courir en permanence. À l’arrivée au Fornet (ravitaillement liquide), 640m plus bas, on sent quand même bien ses quadris…
Restent à parcourir les fameux « balcons » que l’on atteint en remontant sur l’autre versant. Un joli chemin sur le flanc de la montagne, avec un profil plat/descendant. Même si le corps est à la peine après les efforts intenses du début de course – c’est mon cas -, on aperçoit Val d’Isère au loin, et la perspective de la ligne d’arrivée remotive.
Un dernier effort doit néanmoins être fourni : il faut redescendre dans la vallée puis remonter de l’autre côté (135m D+) avant de dévaler le dernier morceau dans la pente puis de filer jusqu’à l’arrivée. Je lutte pour monter, avec la sensation d’avoir perdu mon moteur, mais je peux lâcher en descente et finir avec une éphémère sensation de vitesse.
Bilan du Odlo HTV
Au final, un temps proche de mes estimations mais surtout la conviction qu’une petite distance n’est pas nécessairement plus facile que du long ! En me focalisant sur le fait que ce serait vite bouclé, j’ai complètement zappé l’objectif de prudence et suis partie bien trop vite. Autre constat, impossible de m’alimenter quand le niveau d’effort est trop élevé. Les calories consommées pendant la course m’ont davantage créé des points de côté et des maux de ventre qu’apporté de l’énergie…
Un trail riche d’enseignement, PARFAIT à glisser dans la prépa pour s’acclimater à l’altitude. Mention spéciale pour les bassines de bains froids proposées aux coureurs sur le village d’arrivée, et la tente de masseurs/ostéo (pas testée cette fois-ci mais je suis fan !). Le cadeau coureur offert par Odlo est une casquette légère, c’est pratique et ça change du classique t-shirt. L’organisation est un sans-faute, et va jusqu’à prévoir l’entrée gratuite pour prendre une douche au centre Aquasportif.
Pratique :
Matériel : bâtons très utiles (sauf si vous n’avez vraiment pas l’habitude). Crampons (pour courir) obligatoires sur les formats 42 et 72km.
Accès : train jusqu’à Bourg-St-Maurice (changement à Chambéry si vous venez de Paris), puis navette ou taxi
Se loger : hôtel 3* Le Val d’Isère juste à côté de l’Office de Tourisme et à 5 min à pied du village. Petit-déjeuner de champion, qui peut être préparé la veille pour les départs nocturnes/matinaux. Plus chic, le Blizzard (5*) avec grande terrasse et piscine au calme.
Manger : à l’hôtel le Val d’Isère (cette année, 2 plats de pâtes sur mesure), au salon des Fous (omelettes, salades, galettes) ou au Garage (burgers, bowls).
Chiller/prolonger le séjour : en-dehors de la possibilité de prendre deux dossards (de nombreux coureurs ont combiné le 42k le samedi et le 20K le dimanche), un séjour ici est l’occasion de faire un bloc en altitude. Les possibilités de trail et/ou de rando sont vastes, mais voici 2 idées d’itinéraires testés et validés : Val d’Isère – tête de Solaise par le Lavancher et Pont-St Charles – Refuge de Prariond (+ prolongation possible vers col de la Galise – 2987m)