Salomon Metacross 2 : 50 km dans la boue avec des chaussures made in France

C’est l’histoire d’un début de saison bien, bien boueux. Dans la foulée d’un hiver humide, voilà un printemps très pluvieux et des sentiers qui accumulent l’humidité. Résultat : ça glisse, ça dégorge, ça gadouille à mort… Au moment de choisir quoi enfiler au pied pour le Trail des Celtes en Alsace, j’hésite fortement.

Option 1 : ressortir les Tomir première génération de NNormal, hyper efficaces mais bien usées sur les chemins de la saison dernière. Option 2 : porter les Hoka Mafate Speed 4 ? Toujours un plaisir au pied mais pas forcément l’accroche suffisante… Et puis me vient à l’idée une troisième option : tenter les Metacross 2 de Salomon. En termes d’accroche, elles sont bien agressives (crampons de 5 mm), ce qui sera parfait pour la boue qui m’attend. En revanche, elles ne sont pas vraiment pensées pour cette distance.

Prise de risques réussi avec les Metacross 2 de Salomon

Sur le papier, les Salomon Metacross 2 ne sont pas vraiment faites pour des trails d’une cinquantaine de kilomètres. Elles s’adressent davantage aux amateurs occasionnels de trail qui veulent dynamisme et bon accroche. Mais je me dis que le terrain alsacien fera que les sentiers seront roulants, souples et que l’amortie réduite ne sera pas trop un problème. En revanche, l’accroche sera un atout. Et puis j’ai l’habitude des chaussures à faible amortie, étant pas mal adepte des Altra minimalistes. Aller, on prend le risque et on s’aligne au départ avec les Metacross 2 !

Pari réussi ! Même si le chaussant ne propose pas beaucoup de tenue, en les laçant assez serrées, elles ont fait le job sur le trail des Celtes. On aurait préféré un laçage plus précis mais ça passe malgré tout. Avec leur dynamisme et un très bon ressenti du terrain car la semelle n’est pas XXL, c’est un bonheur de danser sur ces sentiers joueurs et de dévaler les pentes boueuses (mais finalement pas si glissantes). Leur légèreté (285 grammes pour le poids de référence) est un atout. On regrettera juste un drop un peu trop présent à mon goût (10 mm).

Rebelote sur la Maxi-Race !

Preuve que j’ai aimé l’expérience, j’ai remis le couvert 15 jours plus tard, à Annecy cette fois. J’ai décidé de m’aligner sur le 62 km de la Marathon Race dans le cadre de l’événement Maxi-Race. 62 km qui en 2024 ne devaient en faire que 58 km (chaque année le parcours change) pour cause de Championnat d’Europe de Trail. Et 58 km qui se transformeront finalement en 48 km en raison de sentiers bien trop boueux et défoncés par les passages successifs des milliers de traileurs des courses précédentes.

Le parcours sur le côté Est du lac d’Annecy, comme semble-t-il côté Semnoz, était bien abîmé et, contrairement à l’Alsace, la boue est franchement glissante. Les bâtons ont parfois bien aidé mais c’est surtout la semelle des chaussures qui a fait la différence. Y compris sur les sections où la boue était collante. Là encore , une obligation : bien serrer les lacets (en faisant attention à ne pas aller trop loin pour ne pas générer de périostite). Comme quoi, entre ce qui est prévu sur le papier pour une paire de baskets, son ressenti et son expérience, les choses peuvent être bien différentes…

Des chaussures Made in France

C’est peut-être un détail pour vous mais pas vraiment pour moi ! J’ai commencé à étoffer ma garde-robe trail de matériel éco-responsable et/ou made in France. Coucou le super T-shirt en ricin fabriqué dans le sud-ouest de la marque Sensus, les baskets Veja Condor 3 qui m’accompagnent sur mes footing bitume ou encore le short Circle Sportswear. Et les Metacross 2 de Salomon répondent parfaitement à cette aspiration.

En effet, la Metacross sort de l’usine Advanced Shoe Factory 4.0 (ASF 4.0) de Chamatex Group, installée à Ardoix en Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le mesh Matryx utilisé a l’air bien résistant et n’a pas souffert des deux courses pourtant bien engagées. Et alors le prix, plutôt en dessous de ceux du marché à 120€ en font un bon point supplémentaire. Surtout pour une paire fabriquée en France (merci la production automatisée). Bref, une bonne surprise… et un hold-up sur deux courses boueuses à souhait !