J’ai beau être née à Strasbourg et pratiquer le trail depuis bientôt dix ans, mon premier dossard sur les sentiers alsaciens a été celui du Trail Alsace Grand Est by UTMB en mai dernier. Et autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçue ! Nous sommes venues à trois de Paris pour courir ce 50 km et 2000 D+ : organisation millimétrée, parcours conçu pour faire découvrir la région et belle surprise météo nous attendaient. Récit de notre trip express et sans embûche à Obernai.
Notre organisation était, avouons-le, un peu freestyle. Mis à part le dossard, déterminé longtemps à l’avance, nous n’avons pas planifié grand-chose pour ce week-end de course fin mai en Alsace. Il faut dire que la proximité en train avec Paris est rassurante : 1h45 de TGV pour aller à Strasbourg, puis 30 min de TER pour rejoindre Obernai. Côté hébergement, on a eu un peu chaud mais grâce aux bons conseils de locaux (merci Eric) et la gentillesse des hôteliers (même si complet il y a encore une chambre), avons finalement pu loger sur place sans louer de voiture.
Obernai, cité médiévale et village de course
C’est donc le dimanche 19 mai, la veille de la course, que nous débarquons sur le village situé au pied des remparts, sous un grand soleil. Détail important car un week-end 100% pluvieux était initialement au programme…
Aucune attente pour le retrait des dossards, les bénévoles sont tous souriants et détendus, un sentiment de maîtrise absolue règne ici. Nous repérons la longue ligne droite où flottent les banderoles, que nous espérons fouler le lendemain… Mais avant, place au repas pré-course ! Sans difficulté, nous repérons un restaurant local qui propose des bowls et une belle carte de flammenkueches (tartes flambées). Je m’y essaie, et c’est parfait. Retour à pied à l’hôtel, on finalise rapidement le sac de course pour se coucher tôt.
Départ 7h à Barr
Lundi férié, réveil matinal pour prendre une des navettes qui nous conduit à Barr où démarre la course. Mention spéciale là encore pour l’organisation, qui fait rentrer les coureurs au chaud dans le bus sans aucune attente, compte précisément les places libres et enchaîne bus après bus de manière très efficace. C’est basique, mais rare. Sur la route, le soleil se lève et irradie à travers les vignobles que nous traversons, c’est magnifique.
Après une courte attente dans la jolie rue principale de Barr, le départ est lancé en plusieurs vagues, à partir de 7h. Il fait beau, pas trop chaud. Les conditions météo font mentir toutes les prévisions de la semaine. En revanche, les pluies qui se sont abattues en continu les derniers jours promettent un terrain très boueux. La veille, de nombreux coureurs des autres formats alertaient sur les forums de discussion : « Bâtons indispensables pour tenir debout dans la boue, en montée comme en descente ! ».
Première partie vallonnée
La première montée traverse d’abord les vignes puis s’enfonce dans la forêt sans créer trop de ralentissements. Après quarante minutes, j’atteins le premier des sept châteaux du parcours, celui du Landsberg. Non, vous n’avez pas mal lu, le trail traverse une dizaine de sites remarquables parmi lesquels sept châteaux ! Même si la course ne permet pas une « visite » en tant que telle, la variété de points d’intérêt apport un vrai avantage. Rythmé par tous ces jalons, le parcours paraît nettement plus court.
On enchaîne ensuite une fin de montée puis début de descente jusqu’au Mont Sainte-Odile, haut-lieu spirituel de la région niché à 753m d’altitude. C’est le premier des 3 ravitaillements du parcours. La portion suivante – d’environ 18 km et 600 D+ – alterne montées assez faciles et descentes roulantes, dans les forêts qui protègent du soleil et de la chaleur.
On traverse six châteaux avant de redescendre et rejoindre Klingenthal. La foule est dense sur ce 2e ravitaillement, et on doit un peu jouer des coudes entre les autres coureurs et les nombreux spectateurs. Il est presque 11h, la température commence à augmenter mais une dernière grosse montée nous attend.
Fin de parcours très roulante
500m de D+ plus loin, le sommet (Heidenkopf) a un goût d’accomplissement, car la suite du parcours est majoritairement descendante et roulante, malgré quelques portions très boueuses. C’est la partie avant Rosheim que je vais trouver la plus difficile. Le soleil commence à chauffer et les quelques kilomètres de sentiers viticoles sans ombre suivis du bitume de la ville mettent le corps à rude épreuve. Il est pourtant encore possible de relancer sur tous ces faux plats, cela fait gagner beaucoup de temps !
J’ai la bonne surprise au ravitaillement de Rosheim de retrouver mon père, curieux de découvrir la discipline. Il s’amuse de mon état (je sors d’un bain de boue) mais est rassuré de voir que j’ai encore la forme. Il va falloir qu’il se speede pour être à l’heure à l’arrivée à Obernai, il ne reste que 8 km et 180D+.
Je survole littéralement cette dernière portion, boostée par une autre coureuse en plein rush à laquelle je réussis à m’accrocher (merci Marie !). De mémoire de coureuse, je n’ai jamais couru aussi vite après 6h d’efforts (et ne pensais pas en être capable). Après trois quarts d’heure, on débarque en trombe dans les rues d’Obernai et la fameuse allée de banderoles se profile très vite devant nous. Je boucle la course en un peu plus de 6h30 alors que j’en prévoyais 8… Les plans de course, ce n’est décidément pas mon fort en ce début de saison.
Au global, le parcours est très roulant mais aussi très agréable à courir avec une grande majorité de kilomètres (>90%) en sous-bois. On bénéficie ainsi d’une relative fraîcheur mais aussi de sentiers joueurs qui varient beaucoup et fatiguent moins les jambes.
Des douches à l’arrivée !
Florence et Emma passent elles-aussi la ligne dans les minutes qui suivent, avec le même grand sourire de plaisir. Certes, Emma aura besoin d’un petit moment pour reprendre ses esprits, mais soyez rassurés, la pinte de bière finisher la fera ressusciter !
J’avais repéré un service de douches proposé aux coureurs à l’arrivée et donc prévu serviette, savon et change dans mon dropbag. Ce service est canon ! Installé dans un grand camion à 100m de la ligne d’arrivée, The City Wash permet à une vingtaine de sportifs de se doucher simultanément dans des petites cabines. À la sortie, chaque douche est nettoyée avant que le suivant n’y entre. Un vrai luxe de pouvoir se nettoyer aussi facilement juste après la course.
Deux heures plus tard, deux d’entre nous sont déjà dans le train retour pour Paris tandis que je décide de rester dans la région pour passer une dernière soirée en famille. Ce week-end trail express a été d’une fluidité assez incroyable, et nous avons toutes été épatées par la qualité de l’organisation. Certes, la participation a un prix (130€ le dossard pour le trail des Celtes), mais la prestation délivrée est au niveau. Quant aux sentiers, j’ai eu un vrai coup de cœur ! Mon premier trail alsacien ne sera pas le dernier.
Alsace en pratique
Y aller : TGV Paris-Strasbourg 1h45 puis 30 minutes de TER entre Strasbourg et Obernai. Le village de la course est à 5 minutes à pied de la gare d’Obernai. Pas besoin de voiture en logeant à Obernai.
Se Loger : Une très bonne adresse, l’hôtel et/ou les appartements Oneloft, à 10 minutes à pied du village de course. Chambres spacieuses, et si vous logez en appartement, vous bénéficierez d’une cuisine très pratique pour dîner et petit-déjeuner. Nous avons pu laisser nos sacs de voyage à la réception de l’hôtel à 4h du matin, sans problème.
Manger : Winstub Le Freiberg, en plein centre d’Obernai. À la carte, aussi bien des spécialités alsaciennes (la tarte flambée était parfaite) qu’un poke bowl poulet/riz/avocat.
Matériel : Choisir des chaussures avec lesquelles on est à l’aise pour courir longtemps. J’ai opté pour les Salomon S/Lab Ultra, que je trouve légères, super confortables et qui ne me font pas ressentir la fatigue. Bâtons très utiles dans les conditions boueuses que nous avons eues, sinon pas nécessairement. Attention d’avoir une bonne réserve d’eau car la portion entre Klingenthal et Rosheim est longue et chaude.
Plan de course : toutes les informations sont téléchargeables dans le fichier que tu peux trouver dans cet article : Plans de course à télécharger. Et puisque le prévisionnel était très loin du réel, j’ai mis les deux informations 🙂
Course et organisation : J’en ai parlé tout au long de l’article, l’organisation du Trail Alsace Grand Est by UTMB est un sans-faute qui donne vraiment envie de revenir ! Le cadeau finisher, une chope en verre aux couleurs de la course, est tout de suite utile car on a tous droit à une pinte de bière. En revanche… c’est un peu lourd à rapporter à la maison. Enfin, un grand merci à Cathy, Elodie et Constance qui nous ont permis de vivre cette expérience alsacienne !
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