Quand Apple a annoncé l’arrivée prochaine de l’Apple Watch Ultra début septembre, la première réaction a été de me dire que cette montre était faite pour moi. Pour tout vous avouer, pendant toute la durée de mon entraînement pour l’UTMB, j’ai porté deux montres au quotidien. À droite, la Garmin fenix 7S Solar, à gauche, l’Apple Watch 7. Pourquoi ? Parce que je voulais un suivi 24/24 de ma santé avec la Garmin pour une vision 360° de ma progression (entraînements, sommeil, VFC). Mais je reste attachée à l’ergonomie de la Watch au quotidien pour les notifications, le suivi de mon NEAT, le paiement sans contact, l’intégration de mes billets de train, mes podcasts et ma musique sur Apple Music, etc.
Alors l’arrivée de l’Apple Watch Ultra semble un peu comme le meilleur des deux mondes. Mais il fallait en avoir le cœur net. J’ai eu la chance de pouvoir tester la montre connectée d’Apple, taillée pour l’aventure, quelques jours avant sa sortie. Pas possible dans ces délais d’accrocher un dossard et de vraiment voir ce qu’elle donne en course. Mais j’ai déjà une bonne idée globale après quelques jours d’utilisation. Pour résumer : niveau hardware, c’est top. C’est côté software que l’Apple Watch Ultra doit encore s’améliorer.
Apple Watch Ultra : autonomie et écran ultra lumineux
La première chose qui saute aux yeux, c’est la taille de l’écran. De 49 mm, l’Apple Watch Ultra est incontestablement assez imposante. Mais elle n’est pas trop épaisse et passe quand même sous une chemise manche longue. On peut donc la porter au quotidien, même pour une femme je trouve. Le tout est de choisir le bon bracelet. Ma vraie crainte était le poids. Mais avec 61,3 g sur la balance grâce au boîtier titane, elle se fait oublier rapidement. Elle est même un poil moins lourde que la Fenix 7S Solar (63 g) ou d’autres modèles de montres de sport (Suunto, Polar, Coros…).
Un grand écran pour un très bon confort de lecture qui est, qui plus est, doublé d’une luminosité incroyable. Avec 2000 nits, elle est double d’une Apple Watch 8 par exemple. Et c’est parfait pour une lecture en pleine action. Durant un run en plein soleil ou sur une balade à vélo, je n’ai rencontré aucune difficulté à lire les infos affichées par la montre. Que ce soit Exercice ou un guidage via l’appli Komoot par exemple.
L’autonomie aussi, semble bonne. Apple annonce 36 heures en utilisation normale (au quotidien avec les notifications, etc.). Et jusqu’à 60 h en activant un mode économie d’énergie qui sera déployé lors d’une prochaine mise à jour. Pas le temps de me lancer dans un ultra trail dans les délais impartis mais j’ai fait une longue balade de 7 heures à vélo avec guidage sur la montre via le téléphone. Résultat : l’Apple Watch Ultra a tenu le choc pendant près de 28 heures, analyse du sommeil comprise. Et Apple affirme que la montre est capable de tenir le coup sur un triathlon longue distance. Soit 3,8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon de 42 km.
Quelques manques gênants
Certes l’Apple Watch Ultra s’accompagne d’une nouvelle app Profondeur taillée pour la plongée. Mais on regrette l’évolution relativement timide de l’application Exercice. Celle-ci peut désormais afficher différentes interfaces selon ses préférences (segment, zones de fréquence cardiaque, puissance…). Mais il n’est toujours pas possible de relier des capteurs à sa Watch. Pas de ceinture cardiaque, pas de capteur de puissance à vélo… cela limite quand même les usages. Certes, le capteur cardio au poignet de la Watch est très bon. Mais pour un entraînement précis en fractionné sur une zone de fréquence cardiaque donnée, ce ne sera pas suffisant.
Autre regret : il est impossible d’intégrer directement une trace GPX pour partir faire un trail en off avec guidage de la trace au poignet via Exercice. Pour cela, il faut faire appel à des applis tierces comme Komoot ou Strava (en premium). Et garder son iPhone à portée. Il n’est pas non plus possible de récupérer les entraînements imaginés par son/sa coach depuis Nolio directement sur la Watch. Seule solution à l’heure actuelle : passer par une app payante, Healthfit (4,99€). C’est vraiment un handicap pour une montre qui veut s’adresser aux athlètes et sportifs aguerris. Visiblement, la connexion entre Nolio et les Apple Watch est en projet mais pour quand ? Enfin, on attend encore de voir le mode « économie d’énergie » et ses réglages avant de se lancer sur un UTMB avec l’Ultra.
Pas de VFC ni d’intégration poussée de la santé avec le sport
On peut aussi regretter l’absence de mesure de la VCF (Variabilité de la Fréquence Cardiaque). Cette mesure, à prendre au réveil, mesure les micro différences dans l’intervalle entre les battements du cœur. Si vous êtes en forme, la variabilité est basse. Si votre corps est fatigué – par les entraînements qui s’accumulent, un sommeil trop court, une hydratation ou une alimentation pas adaptée –, alors la VFC sera plus élevée. Quand je suis en phase de préparation intense sur une saison de trail, je trouve cela intéressant comme information. Cela me permet de savoir si je peux « pousser la machine » sur une sortie ou s’il vaut mieux me contenter d’un footing tranquille. Et accessoirement, cela permet de détecter si votre corps combat un virus par exemple. Ça a été limpide quand j’ai attrapé le Covid en début d’année. Ma VFC a fait un bond deux jours avant le test officiel de maladie.
D’une manière générale, c’est un des avantages des montres dédiées au sport (Garmin, Suunto, Coros, Polar…). Elles savent coupler les données de la santé et de la forme avec les données sportives enregistrées lors des sessions. Cela permet d’avoir une vision à 360° de son état de forme global. Dans l’Apple Watch Ultra, ces données sont encore trop compartimentées. L’appli Santé sur l’iPhone mériterait d’être complétée par une appli dédiée au sport et qui reprendrait l’essentiel des données de santé pour les combiner.
Boussole, point de repère et retour au départ
L’intégration d’une nouvelle Boussole aux fonctions poussées est une bonne nouvelle. On peut par exemple partir n’importe où à l’aventure sans connaître la région, emprunter des sentiers au feeling puis, quand on commence à se fatiguer, indiquer qu’on veut revenir au départ. Ou à tout autre point marqué sur le parcours (qu’il est possible d’identifier par des petits picots). On peut donc imaginer partir en montagne, traverser un ruisseau et le marquer comme point d’eau, continuer son chemin, croiser un refuge et le pointer aussi, etc.
Au besoin, en cas de mauvais temps, on peut décider de se rediriger au plus vite vers le refuge. Ou, s’il fait chaud, de repasser par le ruisseau sur le chemin du retour. Ces points de repère restent disponibles même après la fin d’une activité donc on peut les marquer pour une autre sortie aussi. C’est une bonne idée, je trouve. On peut aussi enregistrer tout son parcours pour ensuite revenir sur ses pas plutôt que de se contenter d’une orientation à vol d’oiseau. En revanche, pas d’intégration cartographique pour se guider avec précision comme peut le proposer la Fenix 7 de Garmin ou une Suunto.
À noter aussi qu’un nouveau bouton latéral est situé sur la tranche gauche. On peut le personnaliser pour lancer au plus vite une activité Exercice, placer un point de repère ou encore activer le mode lampe de poche par exemple.
Conclusions du test de l’Apple Watch Ultra
Est-ce que je pourrais partir sur un trail avec l’Apple Watch Ultra au poignet ? La réponse est oui. Elle a de l’autonomie (qu’il faudra affiner au fil des sorties) et elle est suffisamment solide pour que je n’ai pas peur de l’emmener en montagne. Quand je suis en course, je ne mets pas, quoi qu’il arrive, de ceinture cardiaque pour éviter les brûlures de la peau. Ce manque n’est donc pas un problème sur une course. De même, je fais toute confiance à Apple pour la qualité de son GPS.
C’est davantage à l’entraînement que ses limitations sont un peu gênantes. En espérant que de nouvelles applications tierces vont très bientôt voir le jour. Ou, pour les apps existantes, développer de nouvelles fonctions pour les sportifs aguerris. Dommage qu’Apple n’ait pas passé quelques partenariats privilégiés avec des applis bien connues pour faire quelques annonces marquantes au lancement de l’Apple Watch Ultra.
Et le prix ?!
999 €, c’est un vrai, gros budget. C’est plus qu’une Garmin Fenix 7 Sapphire Solar Edition (900€). Mais moins que la version la plus poussée, la fēnix 7X Sapphire Solar Edition (1199€). À ce niveau de prix, ce n’est plus tant la raison qui parle que l’envie de se faire un beau cadeau. Pour la bonne affaire, on ne saurait que trop vous conseiller de patienter jusqu’en mars prochain pour la sortie de la montre Kiprun 900. Développée par Coros et Decathlon, elle sera vendue 249€. Et ce sera sans doute le meilleur rapport qualité-prix possible.
Il y a fort à parier que cette Apple Watch Ultra qui frôle les mille euros sera plus souvent au poignet d’une personne qui pratique le sport que de manière occasionnelle que d’une personne adepte des efforts de longue endurance. Mais cela a toujours été le cas en matière de montre chère. Qu’elle soit connectée ou non. C’est aussi un objet statutaire. Comme l’iPhone.
L’Apple Watch Ultra est vendue en France à compter du 23 septembre 2022.
Son prix démarre à 999€.
Bonjour.
Bravo pour votre article de ce test et merci de votre partage sur ORLM.
Je me permets de vous donner l’information que certaines ceintures de suivi sont bien compatible avec les Apple Watch depuis quelques années. J’utilise personnellement les polar H10 et Polar Verity Sense. Cela permet également de l’économie de batterie sur les Apple Watch car le capteur de celle-ci est en veille et surtout un meilleur relevé de fréquence cardiaque pour du fractionné.
Bonne journée à vous.
Merci pour cette précision. En effet, certaines ceintures sont bien compatibles !